ANSES - Le Magazine

January 2022

Numéro 97 Spécial Maladies animales Réglementées et Emergentes (MRE)

Au sommaire

Articles

Article Bilan de la surveillance de la rage animale en France : 35 cas détectés de 2017 à 2020

Depuis que la France métropolitaine a été officiellement déclarée indemne de rage en 2001, les cas identifiés ont été principalement limités aux chauves-souris autochtones et aux carnivores domestiques illégalement importés sur le territoire et en phase d’incubation de la maladie. Comme les années précédentes, le réseau d’épidémiosurveillance de la rage s’est principalement tourné vers la surveillance de la rage des carnivores domestiques et des chiroptères tant au niveau de la métropole que de l’Outre-Mer. Au cours de la période 2017-2020, 35 cas de rage ont été identifiés : 32 sur des sérotines communes et un cas sur un minioptère de Schreibers (portant à 111 le nombre de cas de rage identifiés chez des chiroptères depuis 1989), ainsi que deux cas de rage sur des animaux de compagnie (chien et chat). La détection annuelle sur le territoire métropolitain de chauves-souris infectées, l’identification récurrente de cas de rage animale d’importation et la découverte de nouvelles espèces de lyssavirus plaident pour le renforcement de la sensibilisation des différents acteurs à la surveillance épidémiologique dans toutes les régions françaises ainsi que de la sensibilisation du grand public au risque que représente encore la rage. Hors métropole, la surveillance s’est poursuivie, mais aucun cas n’a été rapporté.

Article Surveillance des dangers sanitaires pour les poissons d’élevage et état des lieux de la détection de virus émergents sur l’année 2021

Durant les dernières décennies, la généralisation de l’élevage mono-spécifique intensif dans la filière piscicole et l’intensification des échanges de poissons et semences ont complexifié la gestion sanitaire des élevages dans les bassins de production. Les agents pathogènes tels que les rhabdovirus responsables de la septicémie hémorragique virale (SHV) et de la nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI) sont désormais répertoriés par la nouvelle Loi de Santé Animale (LSA) en catégorie CDE (maladie soumise à programme d’éradication optionnel par les États Membres). Cette évolution réglementaire ne remet pas en question les statuts sanitaires reconnus précédemment et la surveillance qui permet le maintien des statuts. Le lancement en 2017 d’un Plan National d’Eradication et de Surveillance (PNES) soutenu financièrement par l’Union Européenne, plan dont l’objectif est d’obtenir à moyen terme le statut indemne pour la SHV et la NHI pour l’ensemble du territoire français, a permis de renforcer cette surveillance. Sur l’année 2021, les résultats des contrôles sanitaires confirment le maintien d'une situation sanitaire stable sur le territoire vis-à-vis de ces deux maladies mais également de l’herpèsvirose de la carpe (HVC), détectée régulièrement depuis plus d'une décennie en France et rétrogradée en catégorie E (maladie soumise à surveillance) dans la nouvelle LSA. Les LNRs des Etats-Membres de l’Union Européenne assurent, en parallèle, une surveillance active des maladies non réglementées et émergentes circulant sur le territoire européen.

Article Bilan de la surveillance des encéphalopathies spongiformes des petits ruminants 2020-2021 en France

En France, la surveillance des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST) chez les petits ruminants est constituée d'une surveillance programmée (alignée sur les exigences européennes au 1er janvier 2016), de la surveillance événementielle, du contrôle sanitaire officiel (CSO) et de la police sanitaire (APMS). En 2020 et 2021, douze cas de tremblante atypique et aucun cas de tremblante classique ont été identifiés chez les ovins et caprins. Tous les cas ont été détectés via la surveillance programmée (abattoir et équarrissage). Le bilan de la surveillance programmée continue de montrer un maintien à un bas niveau de la tremblante atypique chez les petits ruminants en France.

Article Bilan du programme de lutte contre Salmonella dans les troupeaux des espèces Gallus gallus et Meleagris gallopavo en 2020 et 2021

L’exécution du programme de lutte contre les salmonelles en 2020 et 2021 a montré une dégradation générale de la situation épidémiologique des filières avicoles françaises vis-à-vis des salmonelles classées DS1 et plus particulièrement S. Enteritidis et S. Typhimurium. Pour la première fois depuis la mise en place des objectifs de réduction de prévalence dans l’Union Européenne entre 2010 et 2012, les seuils limites de prévalence ont été dépassés dans les troupeaux de poules pondeuses d’œufs de consommation en 2020 et 2021. Les prévalences chez les reproducteurs Gallus gallus et dans la filière dindes sont restées inférieures aux objectifs communautaires.

Article Bilan de la surveillance de la brucellose bovine en France en 2020 et 2021

Cet article dresse le bilan de la surveillance de la brucellose bovine en France en 2020 et 2021. Les dispositifs de surveillance évènementielle (qui repose sur la déclaration des avortements), de surveillance programmée (réalisée par dépistage sérologique) et de police sanitaire ont confirmé le statut indemne du pays. Toutefois, dans un contexte où le risque d’introduction de la brucellose bovine persiste, il est important de maintenir une bonne vigilance sur le terrain et de stimuler la déclaration des avortements, notamment via le diagnostic différentiel.

Article Bilan de deux années (2020-2021) de surveillance de l’ESB en France

Cet article présente les résultats de la surveillance de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en France métropolitaine, en 2020 et 2021. Au total, 402 419 bovins ont été testés sur la période, permettant la détection de cinq cas d’ESB atypique via le programme de surveillance à l’équarrissage.

Article Bilan de la surveillance réglementée de l’IBR en France continentale entre 2020 et 2022 : impacts de la Loi de Santé Animale

La rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) est une maladie provoquée par l’Herpesvirus bovin de type 1 (BoHV1) qui possède un tropisme respiratoire et génital. Dans l’élevage bovin français, l’infection reste le plus souvent asymptomatique. Toutefois la maladie présente un enjeu commercial important tant à l’échelle nationale qu’internationale, ce qui a incité les professionnels à s’engager dans une démarche d’éradication de la maladie à horizon 2027.

En France continentale, le renforcement des mesures initié en 2016 montre encore ses effets avec une baisse de la prévalence de 2,5 à 1,59 % et une baisse de l’incidence de 0,35 à 0,23 % à l’échelle des troupeaux durant la période 2020 à 2022. La proportion de troupeaux sous appellation « indemne » s’établit à 93,7 % au 30 juin 2022.

Le programme d’éradication a fait l’objet d’une reconnaissance européenne en novembre 2020 qui se traduit par le déploiement des dispositions prescrites par la Loi de Santé Animale. Si les mesures mises en œuvre maintiennent la dynamique d’amélioration de la situation épidémiologique, cette dynamique devra être accrue pour assurer l’atteinte de la cible d’ici 5 ans - soit moins de 300 troupeaux non indemnes à l’échelle nationale.

Article Bilan de la surveillance de l’hypodermose bovine en France continentale de 2020 à 2022 : Une situation très favorable

La surveillance de l’hypodermose bovine en France continentale repose actuellement sur deux grands axes : la surveillance aléatoire et la surveillance orientée.

Durant les campagnes de surveillance 2020-2021 et 2021-2022, aucun foyer d’hypodermose bovine n’a été mis en évidence et les contrôles aléatoires ont permis de considérer le territoire national zone indemne, conformément à l’Arrêté ministériel du 21 janvier 2009. 

Avec l’entrée en application le 21 avril 2021 du Règlement (UE) 2016/429 dit Loi de Santé Animale (LSA), la réglementation de l’hypodermose bovine va évoluer. Cette dernière n’étant pas réglementée au niveau européen, les organisations professionnelles peuvent s’organiser pour poursuivre la gestion de cette maladie.

Ainsi, un programme de prévention, de surveillance et de lutte est en cours d’élaboration par GDS France pour maintenir un dispositif de surveillance de l’hypodermose bovine.

Article Surveillance de la tuberculose due à Mycobacterium bovis en France métropolitaine pour la campagne 2019-2020 : résultats et indicateurs de fonctionnement

La France est officiellement indemne de tuberculose due à Mycobacterium bovis. Cependant quelques foyers bovins ainsi que des animaux sauvages infectés sont régulièrement détectés sur le territoire métropolitain. L’appréciation de la situation sanitaire nationale vis-à-vis de la tuberculose bovine repose sur deux dispositifs dédiés, l’un à la surveillance des bovins et l’autre à la surveillance des principales espèces sauvages sensibles (Sylvatub).

En 2020, à partir de l’ensemble des modalités de surveillance, 104 foyers bovins ont été confirmés infectés ainsi que 99 blaireaux dans des zones géographiquement proches de celles des foyers bovins. Le taux d’incidence apparent national dans les troupeaux bovins était de 0,065 %, il était de 0,06 % en 2019.

Comme les années précédentes, la distribution géographique des cas et foyers était hétérogène. Le renforcement de la surveillance dans les zones d’enzootie connues a été poursuivi. Ainsi, si cette infection reste rare, l’analyse conjointe des résultats des deux dispositifs (Sylvatub et surveillance des bovins) souligne l’importance de maintenir les efforts sur l’ensemble du territoire métropolitain pour atteindre les objectifs de surveillance.